Mon premier Top Resa (IFTM) date de 1996 : 29ans.

Top Resa, IFTM, Deauville, salon du tourisme, tourisme responsable, tourisme hors saison, Village Durable IFTM, Fournisseur Internet tourisme, e-mail 1996, histoire Top Resa, tourisme professionnel, premiers salons tourisme

…et c’était déjà une histoire de responsabilité

En 1996, je n’étais pas encore dans le tourisme.

J’étais directrice d’un laboratoire vétérinaire, spécialisée en hygiène alimentaire.
Mais cette année-là, je me suis mariée avec Raghu, originaire d’Inde, et déjà passionné par le voyage, les ponts entre cultures, les rencontres vraies.

À peine deux mois après notre mariage, il me dit :

“On va à Top Resa, à Deauville.”

Il venait tout juste de signer un contrat de représentation pour une agence indienne.
Il avait à cœur de ramener du business, de se montrer, de convaincre.
Et moi ? J’ai posé quelques jours, organisé le déplacement, réservé une chambre dans une ferme. Nous n’avions pas beaucoup de moyens, mais une chose était sûre : on y allait.

🌊 Deauville en septembre, un pari sur l’arrière-saison

À l’époque, Top Resa se tenait encore à Deauville, dans une grande tente installée à l’hippodrome. Ce n’était pas un hasard.
La municipalité avait choisi d’accueillir ce salon professionnel à la fin septembre, bien après les grandes vacances.

Pourquoi ?
Parce qu’elle y voyait une opportunité : faire vivre sa station balnéaire hors saison.
Ramener du monde dans les hôtels, les restaurants, les rues.
Allonger la saison touristique. Diversifier les clientèles.

C’était une vision territoriale responsable, bien avant que ce mot ne devienne un label marketing.

Deauville faisait le pari de l’intelligence collective, de l’économie collaborative avant l’heure.
Et Top Resa, à sa manière, soutenait un tourisme plus durable, en rééquilibrant le flux des visiteurs dans le temps.

 

💡 Mission Internet

Raghu, pragmatique, m’avait confié une mission :
trouver un fournisseur d’accès Internet pour professionnels du tourisme.

Son bureau en Inde venait de lui créer une adresse e-mail — un luxe technique à l’époque — mais encore fallait-il pouvoir l’utiliser depuis la France. Nous étions en 1996… et en France, l’e-mail, c’était encore l’aventure.

Je me souviens avoir assisté à une conférence, dans une salle en sous-sol, sous les tribunes de l’hippodrome. Nous n’étions pas nombreux. Je me suis sentie un peu seule, un peu larguée, mais résolue.

Et dès le lundi suivant, je fonçais à la Fnac de Rennes pour acheter un CD d’installation Internet, chercher des options de messagerie… et comprendre comment brancher un modem 56k.

 

📬 Retour vers 1996

Pour celles et ceux qui n’ont pas connu cette époque, rappelons quelques faits :

  • En 1996, très peu de foyers étaient connectés à Internet. L’ADSL n’existait pas.
  • On utilisait des modems RTC, qui faisaient ce bruit strident inimitable, et se connectaient à la minute… en bloquant la ligne téléphonique.
  • Il fallait acheter un CD d’installation, configurer manuellement les paramètres, et prier pour que ça fonctionne.
  • Avoir une boîte mail n’était pas un réflexe. Pas de Gmail. Pas d’Outlook. Il fallait passer par des messageries alternatives (Caramail, Multimania), ou créer un compte chez un FAI (Wanadoo, Club Internet).
  • Free ne lancera son accès gratuit qu’en 1999.

Alors, oui. Avoir une adresse e-mail et pouvoir l’utiliser pour le travail dans le tourisme, c’était presque un acte pionnier.

 

🎯 Ce que je retiens🔁 Un point de bascule

Je ne le savais pas encore, mais ce déplacement à Top Resa allait marquer un tournant dans ma vie.

Il m’a permis d’apercevoir une autre réalité du tourisme — pas celle des brochures ou des vacances, mais celle des coulisses. Des rendez-vous pros. Des enjeux commerciaux. Des gens qui se battent pour promouvoir leurs territoires, leurs agences, leurs idées.
Et il m’a aussi permis de voir que ma rigueur scientifique, mon sens de l’organisation, ma capacité à comprendre des systèmes complexes… avaient toute leur place dans cet écosystème.

 

Ce fut le début de mon glissement vers le tourisme responsable.

Vers une forme de transmission plus incarnée, plus engagée.

Et sans doute, vers la création de BB Voyage, quelques années plus tard.

 

🌱 De Top Resa à l’IFTM : la même mission, un autre décor

Aujourd’hui, alors que le salon s’appelle IFTM, qu’il se tient à Paris, et qu’il est devenu un mastodonte du marché, je repense souvent à ce tout premier Top Resa.
À ce Deauville d’arrière-saison,
À cette tente boueuse et conviviale,
À cette salle sous les tribunes,
À ce modem 56k,
Et à cette femme que j’étais, un peu étrangère au secteur, mais déjà en train de construire, sans le savoir, le reste de sa vie.

Que retient-il de par ses origines, à Deauville, outil de revitalisation d’un territoire hors saison:
une stratégie intelligente, locale, responsable ?

 

Top Resa, IFTM, Deauville, salon du tourisme, tourisme responsable, tourisme hors saison, Village Durable IFTM, Fournisseur Internet tourisme, e-mail 1996, histoire Top Resa, tourisme professionnel, premiers salons tourisme

 

Justement, à l’IFTM aujourd’hui, il y a un Village Durable.
Un espace où l’on parle d’engagement, de respect, de valeurs humaines.
Un village, donc un lieu où l’on se retrouve, où l’on prend le temps de discuter, d’écouter, de questionner.
Un village comme ceux que j’aime faire découvrir en Inde ou au Bhoutan.

Alors oui, mon premier Top Resa date de 1996.
Mais chaque édition, depuis, est une façon d’y revenir, d’échanger, de transmettre.
Et surtout, de ne jamais oublier que le tourisme, s’il est bien pensé, peut être une réponse. Pas un problème.

 

💬 Et toi ? Tu te souviens de ton premier Top Resa ?
Ou de ce moment où ta trajectoire a bifurqué ?
Raconte-moi.

📍Et vous, vous y serez cette année ?
On se retrouve au Village ?