Le piège du “pas cher” : quand voyager économique devient toxique | Trilogie ECO… mon œil ! – Chapitre 2

Voyage sur mesure en Inde

🧨 ECO… logique ? Vraiment ? Ou juste un bon vieux greenwashing de carte postale ?

Et si on arrêtait de se faire balader par le mot magique “ECO” ?
🌱 Écologique, nous l’avons abordé.
💸 Économique, c’est ici.
🌍 Écotourisme, ce sera le prochain.
Trois mots à la mode. Trois illusions bien ficelées.
On démonte ?

💸 Économique ? Pour qui, en fait ?

« Voyage économique », « petit budget », « backpack trip à l’indienne »…
On adore ces expressions.
On les trouve “authentiques”. “Libres”. “Accessibles”.

Mais posons les vraies questions :
Pour qui ce voyage est-il économique ?
Et qui paie réellement le prix de votre “cheap trip” ?

🍽️ Dormir pour 3€, manger pour 1€ : est-ce ça, le luxe du voyageur ?

Oui, l’Inde peut être incroyablement bon marché pour un voyageur occidental.
Mais quand on parle d’un plat complet à 1€, ou d’un lit à 2€, on oublie de dire ce que cela cache :

  • Une main-d’œuvre invisible, souvent sans contrat ni assurance.
  • Des femmes de chambre payées 1€/jour, logées à 10 par dortoir.
  • Des enfants employés « pour aider » dans les cuisines, les boutiques, les salons de massage.
  • Des agriculteurs pressurisés pour fournir du riz à bas coût à des restaurants touristiques qui margent sur leur dos.

👉 Ce n’est pas économique. C’est violent.
Et c’est nous, voyageurs, qui perpétuons cette logique en la trouvant “sympa”.

 

🧳 Le mythe du voyageur pauvre : une posture coloniale bien déguisée

“Je ne suis pas riche, je voyage en routard.”
“Je dors dans des homestays, je suis un voyageur alternatif.”
“Je fais travailler les locaux, moi !”

🚨 Stop. On remet les pendules à l’heure :

  • Si vous avez les moyens de prendre un vol intercontinental, vous êtes dans le top 10 % des humains les plus riches.
  • Si vous passez 3 mois en Inde pour “chercher du sens”, pendant que d’autres bossent 12h/jour pour 100€ par mois, vous êtes un privilégié.
  • Si vous marchez pieds nus dans les villages pour “faire comme eux”, mais que vous avez une CB Visa Premier dans la poche, vous jouez à un déguisement.

Voyager “éco”, ce n’est pas jouer au pauvre dans un pays où la pauvreté tue.
Ce n’est pas vivre comme un local le temps d’un café chai.

C’est assumer pleinement les privilèges que l’on a,
et ne pas en abuser.

 

🏨 Derrière le bon plan : la précarisation du secteur

Un hôtel qui casse les prix, c’est souvent :

  • un site sans licence, ni respect des normes de sécurité,
  • un patron qui ne déclare pas ses employés,
  • une exploitation installée illégalement sur des terres communautaires,
  • une entreprise qui ne paie ni taxes ni redevances locales.

Et ça fait quoi ?
👉 Ça tue les vraies initiatives locales.
👉 Ça étouffe les hébergeurs éthiques, les guides déclarés, les cuisinières engagées.
👉 Et ça pousse les jeunes à abandonner l’artisanat ou l’agriculture pour servir des smoothies aux touristes mal informés.

 

 

Voyager « économique », sans être destructeur : c’est possible ?

Oui, mais ça demande de sortir du fantasme du bon plan.

👉 Économie solidaire ≠ économie au rabais.
👉 Un séjour sobre ≠ un séjour misérable.
👉 Un logement simple peut être digne, propre, intégré, juste.

Tu veux voyager économique sans appauvrir les autres ? Alors :

  • Préfère un homestay labellisé ou accompagné,
  • Demande où vont tes sous (salaires ? taxes locales ? réinvestissement ?),
  • Refuse les massages à 5€, les excursions où tout est « inclus », les plats à 0,80€,
  • Privilégie les circuits courts, les coopératives, les lieux où les humains sont aussi au centre.

💡 Chez IndeXperience, on ne propose pas de voyage « cheap ».

Mais on conçoit des expériences justes, sobres, et profondes.
Parce qu’un voyage vraiment “éco” n’est pas une affaire de prix — c’est une affaire de valeurs.