Le fantasme de la rencontre “authentique” : l’écotourisme ou le safari humain ? | Trilogie ECO… mon œil ! – Chapitre 3
Et si on arrêtait de se raconter des histoires ?
On ne compte plus les brochures qui promettent des “rencontres vraies”, des “instants suspendus avec les peuples autochtones”, des “expériences hors des sentiers battus”. Mais derrière le storytelling léché, quelle réalité vit-on vraiment ?
Est-ce qu’une photo d’un enfant tribal prise à la volée devient une “rencontre” ? Est-ce que dormir une nuit dans un village sans rien comprendre aux codes locaux, c’est s’immerger ? Est-ce qu’on rend service à qui que ce soit en allant “voir les pauvres”, version tourisme humaniste sous stéroïdes ?
👉 Ce chapitre, c’est un miroir.
Celui qu’on n’a pas toujours envie de regarder quand on voyage avec l’obsession de l’authenticité. Car la rencontre, la vraie, demande du temps, de la présence, du respect… et parfois, du silence.
Chez IndeXperience, on ne vend pas du pittoresque à portée de clic.
On t’invite à explorer ce que ça veut dire, vraiment, de créer du lien — ou de choisir de ne pas le forcer.
🌍 Écotourisme : exotisme ou extractivisme ?
L’écotourisme.
Le mot semble pur. Propre. Éthique. Intouchable.
Mais qu’est-ce qu’on met derrière, concrètement ?
Un selfie avec un éléphant ?
Un stage de poterie avec une “tribu” ?
Une randonnée “hors des sentiers battus” dans une forêt protégée ?
👉 Bienvenue dans le monde trouble de l’écotourisme version brochure.
📸 L’écotourisme à l’occidentale : quand le “local” devient un décor
On vous parle d’authenticité, de rencontre, de retour à l’essentiel.
Mais bien souvent, on vous sert un théâtre de la différence, bien scénarisé :
- Des “villages modèles” repeints pour l’occasion,
- Des spectacles folkloriques préfabriqués,
- Des “visites” dans des habitats traditionnels où vivent encore des familles — transformées en objets de curiosité.
👉 On vient “voir” le local, comme on va au zoo.
👉 On prélève du sens, de l’exotisme, du mystique… sans rien laisser d’autre que des photos et des promesses creuses.
🧠 Rencontre ou projection ?
Quand un voyageur dit :
“Je veux vivre une expérience simple, vraie, avec les gens”…
… il faut parfois lui répondre :
“Et eux, veulent-ils de toi ?”
L’écotourisme ne peut pas être à sens unique.
S’il ne se fait pas à la demande des populations locales,
s’il ne répond pas à un besoin exprimé par elles,
alors c’est du soft extractivisme culturel.
On extrait des récits, des savoir-faire, des traditions,
comme on extrait du sable, du thé, du bois,
pour alimenter notre besoin d’émotions « authentiques ».
🦣 L’écotourisme en Inde : un terrain miné
L’Inde regorge de biodiversité, de peuples racines, de traditions millénaires.
Mais l’écotourisme y est souvent mal encadré, et parfois très toxique :
- Des safaris qui stressent les animaux plus qu’ils ne les protègent,
- Des ONG de façade qui font de l’humanitaire instagrammable,
- Des séjours “chez l’habitant” organisés par des tour-opérateurs sans lien avec le territoire,
- Des stages de yoga ou d’ayurvéda “locaux” dirigés par des occidentaux…
👉 Résultat : appropriation culturelle, gentrification verte, disparition du sens.
✅ Alors, c’est quoi un vrai écotourisme ?
Un écotourisme digne, ce n’est pas :
- “voir comment vivent les pauvres”
- “s’émerveiller d’une sagesse ancestrale que l’on ne comprend pas”
- “faire du trekking dans un sanctuaire naturel à la traîne de guides non formés”
Un écotourisme digne, c’est :
✔️ un projet porté par les communautés locales,
✔️ un circuit pensé pour préserver les écosystèmes,
✔️ une immersion qui transforme autant le voyageur que l’hôte,
✔️ un partenariat équitable et durable,
✔️ un cadre éthique clair (accès, consentement, retombées économiques, temporalité…).
🌿 Chez IndeXperience, on ne fait pas de tourisme « proche de la nature ».
On fait du voyage connecté au vivant – humain, animal, végétal, spirituel.
Pas pour cocher une case, mais pour réapprendre à se tenir juste.