« Paye ton sari et ferme les yeux » : quand le tourisme piétine l’intime
Quand le tourisme piétine l’intime : payer pour “être invité” à un mariage indien ?
Non, ce n’est pas une blague.
Et oui, ça existe.
Pour quelques dizaines, voir centaines d’euros, des touristes peuvent aujourd’hui acheter leur présence à un mariage indien.
Le pitch ? “Vivez une expérience culturelle authentique ! Aidez une famille à financer les festivités ! Partagez un moment unique !”
Le tout, bien emballé dans une plateforme web léchée, avec FAQ bien rodée et storytelling émotionnel à la sauce “cultural exchange”.
Sauf que ce n’est ni authentique, ni sain, ni acceptable.
C’est juste un business de plus qui transforme l’intimité d’un moment sacré en produit d’appel pour tourisme en mal de sensation.
Et chez vous, ça se fait ?
Imaginez un instant.
Un couple français invite des touristes indiens à assister à son mariage, dans la mairie du coin, puis au vin d’honneur, pour “partager la culture française”, le foie gras, et la pièce-montée.
Avec un ticket d’entrée à 150€, et option photo avec les mariés à 25€.
Vous visualisez la scène ? Non?
C’est normal.
Parce que chez nous, ce serait grotesque. Et perçu comme tel.
Alors pourquoi serait-ce acceptable ailleurs ?
Parce que c’est « l’Inde », parce que c’est “coloré”, parce que “c’est pas pareil là-bas” ?
L’exotisme ne justifie pas le cynisme.
Quand le partage n’est qu’un alibi
“Cela permet de financer une partie du mariage”, lit-on dans la FAQ du site.
Et donc ?
Faudrait-il monnayer tous les rites et traditions du monde au nom de la précarité économique ?
Allons jusqu’au bout : des enterrements ouverts aux touristes ? Des crémations ? Des naissances ?
Jusqu’à quel point ira-t-on dans l’instrumentalisation du sacré ?
Le pire ?
Certains touristes y voient une occasion de “s’immerger dans la culture locale”.
Mais l’immersion ne s’achète pas comme un billet pour Disneyland.
Elle se tisse. Se mérite. Se reçoit.
Le tourisme, vraiment responsable ?
Chez IndeXperience, et chez nos partenaires de Ecosafari mais aussi DirecTravel, on se bat chaque jour pour proposer un tourisme qui respecte.
Un tourisme qui questionne.
Pas un tourisme qui consomme l’autre sous prétexte de “vivre quelque chose de différent”.
Alors non, le voyageur n’est pas toujours innocent.
Et oui, certaines initiatives sont indécentes.
Parce qu’elles entretiennent des logiques de domination, de folklorisation, et de marchandisation de l’intime.
✊ Alors on dit NON.
Non à ces “expériences” qui trahissent le sens.
Non à l’indécence.
Non à l’ignorance masquée sous couvert de “découverte”.
👉 Et toi, voyageur, ose te poser cette question : « Ferais-tu cela chez toi ? »
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Quand le mariage devient un business touristique
Ils appellent ça « partage culturel ». Nous, on appelle ça du cirque touristique.
Bienvenue dans un monde où, pour 150 dollars, tu peux t’inviter à un mariage en Inde… sans connaître ni la mariée, ni le marié, ni la moindre goutte de leur histoire. Tu paies, tu viens, tu prends ta photo, tu t’émeus un peu – beaucoup – devant un rituel que tu ne comprends pas, et tu repars avec l’impression d’avoir “vécu quelque chose d’authentique”.
Le business de l’intime : La plateforme s’appelle JoinMyWedding. Le concept ?
- Des couples indiens postent leur mariage à venir comme on poserait une annonce sur Airbnb.
- Des touristes (souvent occidentaux) choisissent leur date, leur lieu, leur ambiance.
- Moyennant finance, ils assistent aux rituels, au repas, à la danse.
Et hop, une soirée inoubliable pour ton feed Instagram. Un souvenir fort. Une expérience hors du commun. Mais pour qui, vraiment ?
Et chez nous, on ferait pareil ?
Imagine : Bonjour, j’aimerais assister à votre mariage à Toulouse. Je suis belge, j’ai 150 euros, et je rêve de vivre une cérémonie française. Vous servez du foie gras? Champagne? Pièce-Montée?
Non. Juste non.
Chez nous, un mariage est un moment privé, sacralisé, encadré.
Il faut être invité.
Il faut mériter sa place.
Il faut connaître, aimer, faire partie du cercle.
Mais là-bas ? Là-bas, on se permet tout. Parce que c’est loin. Parce que c’est coloré. Parce que c’est l’Inde.
Ce n’est pas la plateforme, c’est notre regard.
Le vrai problème, ce n’est pas JoinMyWedding. C’est nous. C’est notre façon de croire qu’on peut acheter des fragments d’intimité. C’est notre besoin d’être touchés, bouleversés, même artificiellement, pourvu que ça fasse une belle photo.
C’est notre capacité à tout transformer en produit. Même ce qui ne nous appartient pas. Même ce qui ne devrait pas être à vendre.
On a déjà marchandisé les paysages, les traditions, les chants, les danses. Faut-il maintenant marchandiser la joie, la pudeur, les larmes, les promesses d’une vie ?
JoinMyWedding se défend. La plateforme parle d’échange culturel. De créer du lien. D’aider les familles à financer leur mariage. Et c’est présenté avec beaucoup de bienveillance. On explique qu’il y a un contact avant, un accompagnateur sur place, un vrai effort de transmission…
Mais ça ne change rien. Car dans l’équation, le point de départ est faussé : on n’achète pas sa place dans un moment de vie. On ne devrait jamais avoir à le faire.
A quand un JoinMyFunerals? Quoique à Varanasi, c’est déja un peu cela…
Et nous alors ?
Chez IndeXperience et nos partenaires de Les pépites du voyage et séjour sur mesure | @DirecTravel, on pense l’inverse. Nous croyons que le respect, c’est parfois être à distance. Que la rencontre ne se force pas. Qu’elle se tisse. Que la place dans un cercle humain, ça se gagne. Lentement. Naturellement.
On ne vend pas l’intime. On ne vend pas les gens. On propose des passerelles, pas des tickets d’entrée. On ne se donne pas le droit d’assister à tout. Parce que voyager, ce n’est pas voir. C’est comprendre où est sa place. Et parfois, elle est juste à côté, en observateur silencieux, humble.
Voyageur, regarde-toi dans la glace.
Accepterais-tu qu’un touriste paye pour venir voir ton mariage ?
Pour s’inviter aux funérailles de ta grand-mère ?
Pour filmer la première bougie de ta fille ?
Si, bon ben, je sais même pas comment tu es arrivé jusqu’ici.
Non ? Alors ne l’exige pas ailleurs.
La vraie rencontre, c’est celle qu’on n’achète pas.
Et elle commence par une chose : le respect.
🔥 Et toi, tu ferais ça chez toi ?
Alors ne ferme pas les yeux quand tu voyages.
Refuse le tourisme spectacle, choisis le respect.
🔁 Partage cet article, parle-en autour de toi, interroge tes proches.
Et si on devenait tous ambassadeurs d’un tourisme qui a du sens ?
Un tourisme qui ne consomme pas l’autre, mais le considère.
🟢 💌 Rejoins notre mouvement pour un voyage plus sain, plus humain
Et c’est pas une blague : All About Ticketed Indian Weddings | JoinMyWedding
PS : Pour celles et ceux qui pensent que cette critique est exagérée, qu’il ne s’agit “que” d’un échange culturel, que “tout le monde est gagnant”, voici quelques lectures utiles :
🔹 The Guardian qualifie cette pratique de « tourisme de la pauvreté inversé » (source).
🔹 Sur Reddit, des voyageurs dénoncent le malaise vécu en assistant à des mariages où ils étaient clairement « corps étrangers », intrus dans l’intime.
🔹 De nombreuses critiques évoquent un “Disneyland de la culture indienne”, où l’authenticité est sacrifiée pour le divertissement.
🔹 Même certains Indiens expriment leur gêne : “Le mariage est sacré pour nous. Pourquoi payeriez-vous pour observer ça ?”.
🔹 Le site JoinMyWedding affiche pourtant fièrement le slogan « You haven’t been to India until you’ve been to an Indian wedding »… en oubliant que la beauté d’un mariage indien, c’est justement qu’on n’y est pas invité à la légère.
Vérifié : Résultats de Zerogpt